Pour lutter naturellement et efficacement contre la processionnaire du pin, favorisez l’installation d’oiseaux chez vous. Ces prédateurs mangent les chenilles tout au long de l’année.
Si la grande majorité des oiseaux délaissera les chenilles à cause de leurs poils urticants, certaines espèces se sont adaptés et s’en régales.
Voici quelques prédateurs naturels de la chenille processionnaire du pin.
La mésange
Il existe plusieurs espèces de mésanges qui consomment les chenilles de la processionnaire du pin.
Mésange charbonnière
C’est la championne !
La mésange charbonnière est une grande mangeuse de larves. Toutes petites au début de l’automne, ou plus grosses avec plein de poils urticants : à ce stade, la mésange ne mange que le tube digestif des chenilles.
La mésange charbonnière se trouve un peu partout en France et s’attaque aux cocons d’hiver : elles peuvent décimer une colonie entière. Quel appétit !
Pour les aider à s’installer chez vous, un nichoir à oiseaux avec un trou de 32 mm de diamètre.
Mésange huppée
On la trouve dans plusieurs pays d’Europe et un peu partout en France, mais surtout dans le Sud-Ouest et les Landes : elle préfère les forêts de conifères.
Elle aussi va se nourrir des larves aux différents stades.
En revanche, peu de chances qu’elle s’installe dans un nichoir : elle préfère un trou dans un véritable arbre.
Mésange bleue
Cette petite mésange se trouve un peu partout et on l’habitude de la voir dans les jardins et les forêts. Elle préfère les feuillus : chênes etc.
Contrairement aux deux autres, elle ne va pas manger les chenilles L3 à L5 (avec les poils urticants), mais plutôt celles peu après leur éclosion, entre la fin de l’été et le début de l’automne.
Vous pouvez l’inciter à s’installer chez vous avec un nichoir, qui comporte un balcon et un trou de 28mm de diamètre.
On trouve aussi la mésange à longue queue et mésange noire, qui vont également manger les chenilles.
Si on parle très souvent des mésanges comme prédatrices de la processionnaire du pin, et surtout de la mésange charbonnière, d’autres espèces d’oiseaux les consomment également.
Autres espèces d’oiseaux
D’autres espèces d’oiseaux sont également des prédateurs de la processionnaire du pin.
Ils prennent le relais des mésanges et dévorent, selon la période, les larves ou les papillons.
La huppe fasciée
Cet oiseau migrateur est visible en France entre mars et septembre.
La huppe fasciée ne s’aventure pas vraiment dans les jardins : elle préfère le calme, les lisières de forêt, les bois.
Elle mange les chenilles au stade L5 qui descendent de leur cocon d’hiver, et va déterrer les chrysalides avec son long bec.
Les coucous
Immédiatement reconnaissable à son chant si particulier, le coucou gris est lui aussi un prédateur pour la processionnaire du pin.
On va le trouver dans les vergers et surtout les forêts.
Si on l’entend souvent, il est plutôt difficile à voir. Inutile d’espérer lui confection un nichoir.
Sa spécialité ? Pondre dans le nid d’autres oiseaux.
Une autre espèce de coucou (il en existe en réalité un très grand nombre) est connue pour manger les chenilles : le coucou geai.
L’engoulevent
Peut-être l’avez-vous déjà entendu sans le reconnaître.
L’engoulevent est un oiseau intriguant : migrateur, nocturne, vous n’aurez de chances de l’entendre et le croiser qu’entre avril et septembre, et surtout en été.
A la tombée du crépuscule, il s’envole pour aller chasser en lisière de forêt, ou zones peu boisées.
Il mange les imagos de la processionnaire, les papillons.
A par en voyant sa silhouette à contre-jour fendre les airs entre deux arbres, il y a peu de chances pour que vous l’observiez.
La grive et le geai
La grive et le geai sont aussi des oiseaux insectivores, qui ne se privent pas pour manger la processionnaire du pin.
Si vous croiserez facilement la grive (qui s’apparente au merle noir), le geai lui préfère les forêts et le calme.
Les chauves-souris
Les chiroptères, c’est-à-dire les chauves-souris, sont des prédateurs nocturnes qui mangent les papillons de la Thaumetopoea pityocampa.
Au début de l’été, lorsque les imagos sortent de terre et prennent leur envol pour se reproduire, c’est un véritable banquet pour les chauves-souris.
Des études menées par des équipes de l’INRA ont ainsi démontré que les chiroptères ont un rôle important dans la lutte contre la processionnaire du pin, et ses dégâts sur les forêts.
Surtout, deux espèces ont bien été identifiées comme se nourrissant des papillons : la Sérotine commune et la Pipistrelle.
Comment aider les chauves-souris à s’installer ?
Si vous avez une grange, un hangar, un grenier non aménagé avec de petites ouvertures sur l’extérieur, voire simplement un abri à bois parfois : c’est peut-être un repère à chauves-souris.
Le jour, elles aiment se glisser à l’abri et dans l’ombre pour se reposer.
Souvent accrochées sur une poutre. Il est difficile de les voir, car elles sont très petites.
Pour qu’elles s’installent paisiblement, laissez votre dépendance ouverte, ne serait-ce qu’en partie (fenêtre en hauteur, ouverture…). Et si vous en voyez, laissez-les tranquilles, sans les déranger.
Les chauves-souris sont d’excellents alliés de vos soirées d’été : moustiques, papillons de nuit, mites, processionnaire du pin… elles se régalent de tout ces insectes dont vous ne voulez pas à la maison ni dans le jardin.
En plus, elles sont marrantes à regarder virevolter dès le crépuscule !
Différentes périodes de l’année
Tous ces prédateurs de la processionnaire du pin interviennent à différents moment du cycle de vie de la chenille. Plutôt en été à chasser les papillons, ou bien au cœur de l’hiver en débusquant les larves dans leur cocon…
Oiseaux et chauves-souris prennent le relais pour se nourrir de cet insecte nuisible.
Essayez de favoriser l’installation d’une ou plusieurs espèces pour une lutte encore plus efficace et naturelle.