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SOS Chenilles Processionnaires

Chenille processionnaire : quels sont les risques pour la santé ?

Les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont dangereuses pour l’Homme.
Démangeaison, inflammation, éruptions cutanées, problème respiratoire, choc anaphylactique… il convient de faire attention, principalement lorsque les larves quittent le nid.

Sommaire
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    La chenille processionnaire, thaumetopoea pityocampa de son nom scientifique, est poilue et urticante : lorsqu’elle se sent en danger, elle libère des poils très urticants qui contiennent une toxine, la thaumétopéine.
    C’est cette toxine qui provoque des réactions d’une gravité plus ou moins importante selon la partie du corps exposée, pouvant nécessiter une prise en charge en urgence ou chez le vétérinaire pour votre animal.

    Suite à un décret de 2022, la chenille processionnaire est reconnue comme nuisible et présentant un risque pour la santé humaine et celle des animaux, ainsi qu’un risque pour la flore.

    Le danger des poils urticants

    La chenille processionnaire du pin et celle du chêne est recouvertes de poils, que l’on appelle aussi des soies.
    Dès le stade larvaire L3 (la moitié de sa croissance), la chenille devient urticante.

    A noter que la chrysalide ou le papillon ne sont pas recouverts de ces poils urticants.

    On peut reconnaître facilement les chenilles processionnaires du pin à leurs couleurs, au fait qu’elles restent groupées en colonie, à leur cocon de soie blanc ou encore à leurs poils blancs bien visibles.

    Mais le danger pour l’Homme vient des micro-poils, qui ne se voient pas directement. Ce sont eux qui sont dangereux et provoquent tous les symptômes.
    La chenille est couvertes de petites poches qu’on appelle des « miroirs ». Ces petites poches renferment les fameux micropoils très urticants.

    Un seul miroir peut renfermer jusqu’à 1 million de poils !
    Ces micro-poils sont comme des petits dards, ou des petits harpons : ils ne plantent facilement dans la peau, les tissus mous ou dans les muqueuses (bouche, nez, gorge).

    Quand elle se sent menacée, la chenille processionnaire va éjecter brutalement ces micro-poils pour se protéger du prédateur.
    Chaque poil contient une protéine très toxique : la thaumétopéine.

    Thaumétopoéine

    La thaumétopéine est une toxine contenue dans les poils de la chenille processionnaire, qui provoque des réactions inflammatoires et allergiques très fortes.

    Se gratter ou frotter les poils pour les enlever va avoir pour effet de les casser, et de libérer encore plus facilement la toxine. En cas de piqûre, il faut donc éviter de se gratter.

    Les symptômes de cette toxine sont variés et vont dépendre de la zone touchée.

    Un simple contact cutanée est très souvent bénin, et s’apparente à une piqûre d’orties.
    Par exemple, vous pourrez constater une irritation, l’apparition de plaque rouge ou de boutons.

    Mais les poils peuvent se planter dans des zones très sensibles : yeux, bouche, gorge…
    Il faut consulter rapidement un médecin en cas d’empoisonnement par des poils de chenilles processionnaires.

    Durée de dangerosité

    On pourrait penser que le danger pour la santé n’est présent que lorsque les chenilles quittent leur nid en procession. Mais c’est faux.

    La toxine est en effet contenue dans les micropoils, qui peuvent rester urticants très longtemps.

    Ainsi, même quand toutes les chenilles processionnaires ont quitté leur cocon, celui-ci contient encore des poils qui présentent un risque pour la santé pendant des semaines, voire des mois.

    C’est pourquoi il faut toujours être prudent et s’équiper correctement avant d’intervenir sur la destruction d’un nid, ou bien le retrait du sac de récupération d’un piège à chenilles processionnaires.

    C’est aussi pourquoi il convient de faire attention à la maison, dans son jardin ou en promenade.
    Quand elles se déplacent en procession au sol, les chenilles peuvent laisser des soies sur leur passage. Une exposition à ces poils chargés de toxine, même sans voir la chenille, est donc possible.

    Contact indirect

    Du fait de la très grande volatilité des micropoils urticants, et du fait que les poils restent chargés de toxine pendant une longue période, il n’est pas nécessaire d’être directement en contact avec les chenilles processionnaires pour être piqué.

    Une étude de l’ANSES, qui a analysé les données des centres antipoison, a révélé que dans 1 cas sur 2 la personne piquée n’avait pas vu les chenilles.

    Les micropoils, très volatils, sont emportés par le vent et vont se déposer sur les vêtements, le mobilier de jardin, sur la terrasse, dans la pelouse, sur les poils des animaux de compagnie (chat, chien)…

    A la fin de l’hiver au ou début du printemps, la zone à proximité immédiate du tronc de l’arbre infesté peut être couverte de poils. Ils sont en effet aisément transportés par le vent, et tombent au sol.

    Risque pour les humains

    Le risque pour la santé humaine est bien réel et les symptômes sont nombreux.

    Si dans la grande majorité des cas (90% selon l’ANSES), les piqûres sont bénignes et sans conséquences, il y a chaque année des cas plus graves.

    Les symptômes d’une piqûre de chenille processionnaire sont multiples, ils vont dépendre des personnes, de leur sensibilité (allergiques ou non) et surtout de la zone du corps touchée.
    Il existe un risque d’atteinte oculaire avec un début de cécité, de développement de formes graves de réaction allergiques, de choc anaphylactique etc.

    Une exposition cutanée est ainsi très globalement sans conséquences, mais une ingestion ou une inhalation peut être bien plus grave.

    Il ne faut jamais sous-estimer les atteintes possibles sur la santé que représentent les micropoils des chenilles et leur toxine, la thaumétopoéine.
    En cas d’exposition ou de symptômes, consultez sans tarder un médecin, allez aux urgences ou appeler un centre antipoison.

    Risque pour les enfants

    Chez les jeunes enfants, le risque est d’autant plus important qu’ils n’ont pas forcément la compréhension du risque. Les tout petits qui explorent leur environnement et cherchent à le comprendre ont d’ailleurs souvent l’habitude de porter à la bouche ce qu’ils touchent.

    Le risque d’inhalation ou d’ingestion de poils urticants est donc plus important chez les jeunes enfants.

    Risque pour les animaux

    Les animaux ne sont pas à l’abri des piqûres.

    Les chiens notamment sont facilement exposés, car ils ont pour habitude d’aller sentir et toucher avec leur truffe tout ce qu’ils cherchent à découvrir. Ils peuvent aussi essayer de lécher ces petites bestioles qui avancent dans le jardin, ou sur un chemin en forêt.

    Les poils des chenilles processionnaires vont se planter dans la truffe, les babines et la gorge des animaux, provoquant des inflammations, gonflements et réactions graves. Chez les chiens, la zone la plus touchée est l’intérieur de la gueule, et la langue.

    Sans traitement rapide, cela peut dégénérer et provoquer des nécroses, voire dans les cas les plus extrêmes la mort de l’animal.

    Il faut immédiatement se rendre chez un vétérinaire.

    Un classement comme espèce nuisible

    Face à tous ces risques, ainsi qu’à la prolifération de ces chenilles sur l’ensemble du territoire, un décret du 25 avril 2022 classe les chenilles processionnaires du pin et du chêne comme des espèces nuisibles, qui présentent un risque pour la santé humaine.

    Dans certains départements, les arrêtés préfectoraux peuvent encadrer la lutte contre les chenilles processionnaires.

    Il convient alors à chacun de bien s’informer et de respecter ses obligations.
     Cela vaut aussi bien pour un propriétaire, qu’un locataire ou une mairie : lorsqu’un arrêté est pris, toute personne peut être dans l’obligation de lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires.

    Quelles zones sont plus dangereuses ?

    La chenille a besoin de soleil et de températures douces voire chaudes pour vivre. On la trouve donc en général dans les forêts de pins du Sud de la France ou les régions du Sud-Ouest.
    A cause du réchauffement climatique, elle colonise une zone toujours plus étendue. Elle peut désormais être observée y compris en Île de France, dans le Nord ou dans la Région Grand Est.

    Chaque année, l’Agence Régionale de Santé d’un territoire concerné communique sur les dangers que représentent ces chenilles, et les comportement recommandés à adopter pour limiter les risques.

    Quels conseils suivre et quel comportement adopter ?

    Adopter les bons gestes et les bonnes habitudes vous évitera bien souvent ces désagréments et réduira les risques de piqûre.

    La thaumetopea pityocampa n’est pas problématique à tous les stades de sa vie.
    Quand elle est transformée en papillon (juillet et août), ou quand elle est sous la forme de chrysalide (printemps), vous n’avez rien à craindre.

    Il ne faut pas développer une phobie de cet insecte.
    Juste connaître son cycle de vie et avoir des réflexes adaptés.

    Avec quelques petites astuces, vous profiterez sereinement des beaux jours.

    • Eviter de s’approcher du nid ou de se placer en-dessous
    • Porter des habits longs et couvrants, y compris lors d’une promenade en famille en forêt s’il y a des pins à proximité
    • Rester vigilant et ne pas s’approcher des chenilles au sol qui se déplacent en procession
    • Ne pas faire sécher son linge dehors à proximité d’un pin infesté
    • Bien rincer les légumes et fruits du jardin avant de les manger
    • Passer un coup de chiffon ou rincer le mobilier de jardin sur la terrasse
    • Empêcher son chien ou son chat d’aller renifler les larves par terre
    • Favoriser la présence d’espèces d’oiseaux dans son jardin qui mangent les chenilles processionnaires, comme les mésanges

    Sources :

    https://www.anses.fr/fr/content/les-chenilles-processionnaires-des-chenilles-urticantes-a-ne-pas-toucher-ni-approcher

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045668409

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